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Libération

Jean-Paul H., l'inconnu qui hante la gauche francilienne

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publié le 6 mars 2004 à 23h36

«C'est qui ce monsieur ?» Une dame entre deux âges passe la tête parmi les photographes et découvre Jean-Paul Huchon ­ qu'elle ne reconnaît pas. «Qu'est-ce qu'il dit ? J'entends rien, il n'est pas très bruyant...» Ce mercredi 3 mars, le candidat du PS est venu apporter son soutien aux étudiants-chercheurs devant l'université Jussieu, à Paris. La dame repart avec un tract. Elle sait désormais à quoi ressemble celui qui préside la première région de France depuis six ans et qui brigue un second mandat, à la tête d'une liste PS-Verts-PRG-MRC. Mais c'est sa première campagne en solo. En 1998, il avait été cornaqué par Dominique Strauss-Kahn. Cette fois, malgré la présence active du maire de Paris Bertrand Delanoë, Huchon se retrouve en première ligne face aux 11 millions de Franciliens. Et, à deux semaines du premier tour, certains de ses amis, socialistes ou Verts, s'inquiètent de son insuffisance médiatique.

«Ça ne décolle pas, regrette un leader écologiste. Comme Jospin, il nous fait le coup du bon bilan. Mais il ne s'éclate pas et ça se voit.» Plus cruel, un socialiste de l'équipe Delanoë ajoute : «C'est vrai qu'à un moment, un type se révèle en campagne ou il ne se révèle pas. Là, je crois qu'on est fixé... C'est un bon président mais un candidat sans souffle.» La déception est d'autant plus vive qu'une bonne partie des espoirs de la gauche repose sur cet énarque discret, ancien directeur de cabinet de Michel Rocard à Matignon. «Un poids vraiment lourd à porter», reconnaît H