A Strasbourg,
L'Alsace se croyait riche, elle découvre le chômage. En un an, la région a enregistré la plus forte augmentation hexagonale du nombre de demandeurs d'emploi : + 12,1 %, contre + 4,2 % en France métropolitaine. Avec ses 6 % de chômeurs, quand le reste du territoire flirtait avec les 10 %, la région s'était persuadée que, de toutes, elle était la plus compétitive, attractive, bonne élève de la mondialisation. En 2003, elle s'est révélée vulnérable et a accumulé les plans sociaux. Au premier rang de ses faiblesses, outre les difficultés économiques des voisins allemand et suisse réduisant le nombre de travailleurs frontaliers, une forte proportion d'industries de sous-traitance (Alcatel, matériel hi-fi, etc.), celles qui se délocalisent le plus facilement. Cette «bourrasque économique», selon l'expression du PS, qui a pris de court la plupart des décideurs régionaux, constitue l'un des principaux thèmes de campagne. Les adversaires du président sortant, l'UMP Adrien Zeller, lui reprochent de ne pas l'avoir anticipée, notamment dans le domaine de la formation. De fait, l'Alsace est l'une des régions où le niveau de formation est le plus bas (à titre d'exemple, elle compte 5 % de bacheliers de moins que la moyenne nationale). Dans un contexte où la richesse dépend de la valeur ajoutée, le vieux modèle de l'apprentissage, chéri du patronat local et des responsables politiques alsaciens, se révèle largement dépassé, et le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur,