Strasbourg, envoyée spéciale.
Faire semblant d'y croire : «Rien n'est impossible en politique. Rappelez-vous le 21 avril 2002 !» Mais impossible de faire illusion trop longtemps : «C'est vrai, la gauche a peu de chances en Alsace. Le plus probable, c'est qu'Adrien Zeller (le président UMP sortant, ndlr) soit réélu.» Jacques Bigot, le chef de file socialiste de la liste d'union PS-Verts, est réaliste. Il vaut mieux. Depuis quatre ans, la gauche alsacienne, surtout à Strasbourg, est un champ de ruines. Il est peu probable que les régionales y changent quoi que ce soit. Tout juste socialistes et Verts ont-ils réussi, en scellant tardivement une alliance, à s'éviter le pire : le danger d'être éliminés dès le premier tour, le 21 mars au soir, faute d'atteindre la barre de 10 % des exprimés. Dans une Alsace qui n'a donné que 11 % de ses voix à Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle et qui, scrutin après scrutin, s'affiche championne toutes catégories de l'abstentionnisme hexagonal, le risque de disparaître de l'assemblée régionale était réel.
Avoir une assurance survie, c'est bon pour le moral, mais ça ne suffit pas. Les plus audacieux des socialistes se sont donc mis à rêver d'une deuxième place, derrière la droite UMP-UDF : le FN, pourtant florissant dans la région, devrait être affaibli par la concurrence d'une autre liste d'extrême droite, celle du mouvement identitaire Alsace d'abord. Les plus raisonnables se disent, eux, qu'une troisième place avec plus de 15 % des