Depuis Crésus, l'or fait rêver le monde. Les politiques n'échappent pas à cette fascination. Coup sur coup, Jean-Pierre Raffarin et Laurent Fabius se sont pris d'une idée : utiliser le stock d'or de la Banque de France, soit l'équivalent de 30,85 milliards d'euros sous forme de jolis lingots, chiffre communiqué vendredi par le ministère des Finances.
Premier dans la course au métal jaune, l'actuel Premier ministre lors du congrès de l'UMP, le 8 février. Devant les militants, il reprend une proposition du chancelier allemand Gerhard Schröder, émise en février. Il suggère la vente «d'un surplus du stock d'or pour financer la recherche» et imagine un slogan dans sa manière : «L'or d'aujourd'hui pour l'or de demain». Jeudi, c'est le tour de Laurent Fabius, de passage à Tarbes. L'ancien Premier ministre destine le pactole à une autre fin : «Les milliards de réserve d'or sont mobilisables pour le logement social et le logement intermédiaire [...] Cet or appartient à la nation. Le gouvernement a vidé les caisses et il y a des besoins énormes.»
Reste que mettre la main sur ces réserves ne serait pas chose simple : cela nécessiterait une discussion sérieuse avec la Banque de France, ce que reconnaît Laurent Fabius, ex-ministre des Finances, car les réserves de change, si elles sont propriété collective des Français, sont placées par la loi sous l'autorité de la BDF. Il faudrait même obtenir l'approbation des douze banquiers centraux de la zone euro, puisque l'or et les devises de la BD