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Libération

Le gel des crédits peut attendre les urnes

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Il risquerait d'alimenter la grogne de plusieurs catégories sociales.
publié le 8 mars 2004 à 23h37

Cette année, le gel des crédits des ministères dépensiers pourrait bien attendre... le printemps, et surtout l'après-élections régionales. Le montant approximatif de ce que Bercy appelle une «mise en réserve» est pourtant connu : entre 3,5 et 4 milliards d'euros. Francis Mer, le ministre de l'Economie, l'a communiqué le 11 février à ses collègues européens. Depuis, on se montre très discret, tant à Bercy qu'à Matignon : «Le processus de discussion progresse», commente-t-on chez Alain Lambert, ministre délégué au Budget, qui dit jouer «la concertation tranquille avec les ministères» et prévoit de terminer les négociations avec les ministres cette semaine.

Un mouvement d'escargot qui contraste avec la célérité qui prévalait en 2003. Dès le 4 février, en effet, 4 milliards de gels budgétaires étaient annoncés pour constituer une «réserve de précaution». Ce sont ces coupes, ajoutées aux 7 milliards d'annulation de crédits de report, qui avaient permis de limiter les dépenses à 272,8 milliards d'euros.

En 2004, Jean-Pierre Raffarin doit jouer avec plusieurs contraintes. D'une part, la mise en réserve est quasi obligatoire, autant pour financer les nouvelles priorités que pour satisfaire la Commission de Bruxelles qui surveille de près la dérive des comptes français. A l'inverse, la croissance prévue (+1,7 %) n'est pas remise en cause, et donc les recettes devraient être en cohérence avec la loi de finances. Couper dans les dépenses serait donner des arguments à l'opposition. Didier