Ils voyagent dans le TER, c'est la région qui les transporte. Voteront-ils pour autant aux régionales ?
18 h 08. Installées dans le Lille-Amiens qui démarre, Estelle et Laura, 21 ans, soeurs jumelles, étudient le droit à Lille et vivent à Maubeuge. «On votera par devoir», dit Estelle, qui dit savoir «par télépathie» que sa soeur pense pareil. Pour qui ? Elles n'excluent «aucune liste». Le principal problème dans la région ? «La sécurité. Après 20 heures, on a peur.»
Valérie, 34 ans, sa petite fille blottie contre la hanche. Valenciennoises, elles ont passé la journée à flâner à Lille. «La petite avait envie de prendre le train.» Voter le 21 mars ? «Non, pour ce que ça nous apporte !» dit cette assistante d'école maternelle avec colère. «Maintenant, il faut se débrouiller seul, ne plus penser à tout ça». Ce qu'elle aimerait voir changer ? «L'emploi. Tout ferme ici, il n'y a plus de travail, trop de sans-abri. Et on dépense des milliards pour envoyer des satellites.»
Valenciennes, hall de gare. Benoît, 26 ans, rentre à Hautmont, dans l'ancienne vallée métallurgique de la Sambre, où il vit chez ses parents. Cet agent du patrimoine en CDD votera. «Je lirai les programmes d'abord. Ce qui doit changer ? Je ne sais pas... Il y a beaucoup de sans-travail. Mais on a toujours connu ça. On vit avec.» Originaire d'Hautmont, fils d'ouvrier, il a étudié l'histoire à Valenciennes. Comme tous les étudiants boursiers, il a bénéficié du train gratuit, mesure votée par la gauche plurielle à la ré