Avis d'émiettement généralisé... sur fond d'indifférence persistante. Loin de réveiller l'électeur, la campagne des régionales semble l'engourdir un peu plus. Et le manque de relief des enjeux menace de le détourner plus encore des coalitions gouvernementales traditionnelles. C'est ainsi que, selon la troisièiotoire Louis-Harris-Libération-AOL (1), à moins de deux semaines de l'échéance, l'intérêt pour la joute en cours... recule. Seuls 34 % des sondés se disent «assez» ou «très intéressées», soit quatre points de moins qu'il y a deux semaines. Si les sympathisants de l'opposition s'en préoccupent un peu plus, l'atonie générale de l'opinion est toutefois inquiétante pour les formations de l'ex-gauche plurielle. Il n'y a plus, en effet, que 24 % des Français à souhaiter que leur région soit dirigée par «la gauche PS-PCF-Verts», soit quatre points de moins qu'il y a quinze jours et... sept points de moins que fin janvier. Les rituels appels au «vote utile» auxquels se livre le PS résonnent dans le vide. Et leurs efforts pour réveiller le souvenir de la funeste «dispersion du 21 avril», selon l'expression de Jack Lang, peinent à porter leurs fruits.
Démobilisation. Le brinquebalant tandem UMP-UDF n'est pas plus flambant : seuls 23 % des Français (-4 points) souhaitent son succès. Les souhaits de victoire de l'extrême gauche comme de l'extrême droite ne progressant pas, c'est la catégorie des indécis et incertains qui gonfle : entre ceux qui ne trouvent leur bonheur électoral nul