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Libération

En Paca, le Vieux-Port de l'angoisse

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Muselier (UMP) et Vauzelle (PS) jouent leur avenir politique. Seul le FN, privé de Le Pen, se présente décomplexé.
publié le 9 mars 2004 à 23h39

Marseille, de notre correspondant.

Renaud Muselier est allé jeudi soir en spectateur au cirque Pinder. Ça lui a donné des idées : le lendemain, on apprenait que sa liste UMP-UDF devait mettre au pilon puis réimprimer 7,5 millions de bulletins de vote non conformes. Après les acrobaties sans filet du funambule Le Pen, SDF en Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur), le Grand-Guignol continue. Mais il ne fait pas sourire grand monde. Au contraire. Les régionales, ça fait plutôt flipper Muselier, 44 ans, et Michel Vauzelle (PS-PC-Verts-PRG-MRC), 59 ans, qui jouent leur survie politique. Entre eux, Guy Macary, 74 ans (FN), promu tête de liste parce qu'il ne risque pas de faire de l'ombre au chef, a la meilleure place : en embuscade.

«Michel Leeb». Martigues, jeudi, 9 heures, «Museau» pose avec le poissonnier : «On pousse.» Museau croque une navette (biscuit marseillais) : «Je monte [dans les sondages].» Muselier fait son Muselier, c'est là qu'il est le meilleur. Serre des paluches, joue au gars «sympa», place un bon mot. «Il charme même les hommes», assure une admiratrice. Une autre l'interpelle : «On vous a dit que vous ressembliez à Michel Leeb ?» Là, Museau ne rigole pas. Pas envie de faire le clown. Ça suffit. Dans cette campagne, il a deux arguments : sa (bonne) tête, et un gros réseau d'élus de droite en Paca. Il a aussi un vivier de militants efficaces où se recrutent les meilleures équipes de colleurs d'affiches en Paca. Mais ça ne suffit pas. Alors Muselier abat les kilomètres.