Corrèze, Sarran, envoyé spécial.
Quand elle ne s'occupe pas de ses oeuvres caritatives, Bernadette Chirac prend soin de ses gens de Corrèze. Hier, la «première dame» du canton de Corrèze, candidate à sa succession le 21 mars, présentait à un groupe de journalistes dûment cornaqués ce petit pays d'à peine 3 000 électeurs dont elle est l'élue depuis 1979. Le point de rendez-vous était fixé sur un vaste terrain vierge et glacial baptisé ZAC de la Montane. Sa particularité : avoir accueilli l'été dernier un concert de Johnny Hallyday et 30 000 spectateurs, «par une chaleur effroyable», dit Bernadette Chirac. Crinière blonde, bottes de cuir à languettes arrière métalliques, lunettes fumées, notre guide touristique d'un jour a, elle aussi, des allures de vieille rock star. Ici, c'est elle la «patronne». Et son numéro cabotin de cheftaine de colo est très au point. «Very cold... It is very windy», glisse-t-elle à haute voix à une journaliste américaine avant de réclamer le silence : «On ne parle pas quand le chef parle.»
«Hein, Serge ?» Départ pour l'étape suivante, à Sarran, avec la visite d'une exploitation agricole : «Des travailleurs exceptionnels, représentatifs de ces Corréziens qui ont faim et veulent avancer», prévient-elle. «Si vous le voulez bien, je prends la tête du cortège», dit-elle en s'installant au volant de sa petite 205 rouge immatriculée à Paris et «descendue par ses soins depuis la mi-février pour la campagne», souligne une collaboratrice. Sur la route, quelques