Orange (Vaucluse), envoyée spéciale.
Nicolas Sarkozy parle aux électeurs du Front national. En meeting, hier, à Orange (Vaucluse), la ville dirigée par le frontiste Jacques Bompard, le ministre de l'Intérieur s'est adressé, dans un savant effet de balancier, à tous ceux, nombreux dans la région, qui sont tentés par le vote d'extrême droite.
Après avoir, un peu plus tôt dans la journée, expliqué, lors d'une visite à la mosquée d'Annecy incendiée en fin de semaine dernière, qu'il y avait «des racistes en France», il a dénoncé, une fois arrivé en Paca, la «diabolisation» des électeurs du FN. Sarkozy estime que la droite s'est longtemps trompée à propos du parti de Le Pen, en l'ignorant d'abord, en évoquant ensuite des «valeurs communes» avec lui, puis en stigmatisant ceux qui votent FN. Après avoir fait l'apologie de sa politique sécuritaire en matière d'immigration et de délinquants multirécidivistes, Sarkozy a donc martelé hier que le vote FN ne sert à rien puisque Le Pen n'est ni «crédible» ni «juste». Il s'est même opposé à ceux qui veulent revenir sur le droit du sol en matière de naturalisation d'étrangers. «Puisque les électeurs de droite me font un peu confiance, j'en profite pour essayer de les décrocher du FN», glisse-t-il. Son image marquée à droite l'autoriserait à prendre des positions comme la réforme de la double peine, que d'autres, dans son camp, n'auraient pas pu adopter.
Lui qui avait martelé lors de la campagne présidentielle que seul un positionnement à droite