Pendant la campagne, «la réflexion de fond continue». Le Parti socialiste en a besoin, et «je sais faire», confiait il y a quelques jours Laurent Fabius. Le numéro 2 du PS va essayer de le démontrer ce soir, à l'occasion du premier débat organisé à l'Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm à Paris sur le thème du «changement». Avant le philosophe Bernard-Henri Lévy, le chef d'entreprise Claude Bébéar et le patron de la CFDT, François Chérèque, invités des prochaines semaines, le présidentiable déclaré du PS va profiter de cette conférence pour jeter les bases de son projet pour 2007. Car, «contrairement à la caricature qui circule», Fabius ne se cacherait pas derrière son petit doigt dès qu'il s'agit d'avancer des propositions, fait valoir son entourage.
«Quatre moteurs».
Toile de fond de son intervention de ce soir : l'idée selon laquelle «la violence de la désespérance sociale qui affecte la société» pousse les Français à ne plus avoir «confiance en l'avenir». Convaincu que Lionel Jospin a échoué en 2002 faute d'avoir proposé aux électeurs un projet susceptible «de les rassurer», le député de Seine-Maritime entend décrire «une France coupée en deux». Pas une césure à la mode Raffarin entre une «France d'en bas» et une autre «d'en haut», simple opposition de Paris à la province. «La deuxième France des exclus et des sans-droits (...) en mal d'avenir» de Fabius est «la première en nombre». Elle regroupe aussi les classes populaires, les petits agriculteurs, les classes