C'est l'heure de la revanche. Réunies au palais des congrès de Paris, 200 personnes d'origine africaine et caraïbe, de gauche comme de droite, ont décidé samedi de «préparer une liste pour les élections européennes». Pour les régionales, explique leur représentant, Dogad Dogoui, président de l'association Africagora, «nous avions choisi le dialogue, la négociation. Les partis n'ont pas voulu de nous. Cette fois, il faut un choc. Les minorités vont pouvoir se réunir, montrer qu'il leur est possible d'obtenir le suffrage de leurs concitoyens». Résultat, toutes listes confondues, seuls deux candidats d'origine africaine ou antillaise seraient en position éligible en Ile-de-France. C'est donc décidé : pour les européennes du 13 juin, il y aura des candidats communautaires. Parce que «la République est l'addition d'intérêts catégoriels. Nous ne pouvons être mieux représentés que par nous-mêmes !», a lancé Dogad Dogoui. Samedi, le public, composé d'élus, de représentants associatifs et de dirigeants d'entreprise messieurs endimanchés et dames portant le boubou , a applaudi.
«Appel».
Ce jusqu'au-boutisme électoral n'est pourtant pas du goût de tous. Dogad Dogoui, qui s'efforce de fédérer autour de son idée des représentants des communautés asiatique et maghrébine, s'en est rendu compte. Nombre de ses partenaires potentiels, de gauche comme de droite, sont passés à autre chose : la création d'un mouvement des droits civiques. Certes, ils ne sont pas satisfaits du sort qui leur a ét