Somme, envoyé spécial.
Maxime Gremetz ne recule devant rien. Le vote protestataire, il va le chercher là où il se trouve : dans les bassins industriels ravagés par les délocalisations, mais aussi sur la côte picarde, où les chasseurs restent fortement mobilisés. Ses électeurs, l'élu communiste prétend les arracher à l'extrême gauche comme à l'extrême droite le FN ne cachant pas son ambition de récupérer, en Picardie, le vote Chasse. En 1998, le parti de Jean Saint-Josse, Chasse, pêche, nature, traditions (CPNT), avait recueilli plus de 8 % des suffrages dans la Somme. Cette année, il ne présente pas de liste, laissant autour d'Abbeville quelques milliers de voix orphelines.
«Seigneurs».
Ce mercredi 3 mars, Maxime Gremetz est chez lui, au Crotoy, pour dire son attachement à la «chasse populaire». A l'en croire, il s'agit de rien de moins que de sauver un «acquis de la Révolution française». Dans la salle municipale, il s'adresse à un public clairsemé : élus CPNT ou PCF et chasseurs de gibier d'eau, ouvriers dans les industries du «Vimeu rouge», robinetterie et verrerie. «Pour eux, le canard est au prix de la cartouche, explique un militant communiste, quand on les prive de chasse, on pique dans leur assiette.» Gremetz ne fait pas dans la nuance : limiter le droit de chasse au nom d'obscures directives européennes, ne serait-ce pas «redonner aux seigneurs un privilège qu'ils ont perdu en 1789» ? Et, quand il parle de «seigneurs», le député prolétaire vise implicitement son nobl