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Libération

Les Pays de la Loire, territoire imprécis

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publié le 11 mars 2004 à 23h41

Ils voyagent dans le TER, c'est la région qui les transporte. Voteront-ils pour autant aux régionales ?

Arrivés en gare de Saint-Nazaire, les passagers sont accueillis par un panneau «Bienvenue en Pays de la Loire». En fait, la région est derrière eux, étalée jusqu'au-delà du Mans sur cinq départements que beaucoup, entre Nantes et Saint-Nazaire, peinent à réciter. «Les Pays de la Loire, j'identifie à peu près : mes deux fils font du ping-pong et sont dans la ligue régionale», confie Anne-Marie, commerciale en produits d'entretien. «Pour moi, ça veut pas dire grand-chose. Et l'identité bretonne ? On a retiré la Loire-Atlantique à la Bretagne sous une dictature (par un décret de Vichy, ndlr), on la maintient à l'écart de manière autoritaire !», dit Christian, qui mène une société de conseil en entreprise. Alors pourquoi voter pour une entité dont il conteste l'identité ? «Je voterais pour ceux qui vont dans mon sens.» Pas simple, aucune liste ne revendiquant le démantèlement de la région actuelle pour recomposer la Bretagne historique. «Les élections ? On se sent hyper mal informés, regrette Anne-Marie. Personnellement, je suis un peu rêveuse, caméléon. Une bonne tête, de bonnes paroles, et hop, je fais confiance. L'étiquette importe peu. Pas du tout comme mes grands-parents qui, eux, étaient communistes.» «Les histoires de listes, c'est pas clair, soupire Line, prof de musique. Et la région, c'est trop flou. Le maire, le président de la République, on situe, mais là, pff...»