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Libération

Une campagne à doubles fonds

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L'opulence des candidats UMP tranche avec l'état de dénuement des autres prétendants.
publié le 12 mars 2004 à 23h42

Pauvres candidats ! C'est Jean-Paul Huchon (PS, Ile-de-France) obligé de différer la sortie d'une oeuvre livresque de peur de voir les frais d'impression et les ventes éventuelles rattachés à ses dépenses de campagne. C'est François Bayrou (UDF, Aquitaine) contraint de négocier à l'euro près ses déplacements en avion de Bordeaux à Biarritz. C'est Laurence Rossignol (PS, Picardie) qui se plaint d'avoir «quasiment tout dépensé dans l'impression de notre huit-pages en quadrichromie et dans les frais de distribution commerciale». C'est encore Francine Bavay (Verts, Ile-de-France) qui constate que sa région d'élection «est grande comme la Belgique» et déplore, faute d'argent suffisant, de ne pas «faire connaître les 209 candidats de la liste dans chaque commune». Ceux-là et quelques autres estiment même que le manque d'argent est un frein à la mobilisation citoyenne : «Si les Français ne vont pas voter, c'est que nous ne pouvons pas les informer», prétend ainsi une tête de liste UDF.

Point. Une thèse à laquelle les trésoriers de parti n'adhèrent pas. «Ça suffit bien, lâche le sénateur Michel Mercier, qui veille sur les cordons de la bourse centriste. Dans chaque région, la loi nous impose un plafond de dépenses. Nous avons donné pour consigne de ne pas aller au-delà du remboursement prévu par l'Etat [lire ci-contre], c'est-à-dire la moitié du plafond. On essaie de s'y tenir. Point.»

Un principe également adopté par les socialistes. Leur trésorier, Michel Sapin, se l'applique d'aill