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Libération

Dans le Métrolor, les promesses sont cuites

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publié le 13 mars 2004 à 23h44

Ils voyagent dans le TER, c'est la région qui les transporte. Voteront-ils pour autant aux régionales ?

Gare de Nancy, 6 h 12. Le Métrolor à destination de Luxembourg-Ville s'ébroue dans le petit matin glacial. Jean, 50 ans, est déjà en pleine forme. «Les régionales ? Ça fait belle lurette que j'ai déjà fait mon choix. Les gens qui ont des convictions, on ne les change pas, assure cet agent d'entretien de la SNCF. Je voterai pour le FN... Nan, nan, je rigole. Moi, je vote pour le parti du facteur (la LCR d'Olivier Besancenot, qui a fait alliance avec LO, ndlr).» «Le dossier de l'emploi» est au coeur de son choix électoral. «C'est primordial avec tous ces gens qui sont sur la paille, explique-t-il. La Poste, l'hôpital, l'Education nationale : ça va pas ! Est-ce que c'est voulu ? Sûrement. Il y a qu'une seule catégorie qui peut vivre, c'est les riches. Les autres, on les met de côté. Moi, au niveau du salaire, j'estime que c'est le fiasco. Au bout de vingt-cinq ans de carrière, toucher 1 400 euros brut par mois, c'est quand même pas le Pérou.»

Pont-à-Mousson, Metz, Hagondange, Thionville... Les voitures se remplissent. Les voyageurs sont désormais tous des frontaliers : ils vivent en France et travaillent au Luxembourg. Comme Alexandre, un informaticien de 39 ans. Lui juge la politique du président sortant, Gérard Longuet (UMP), par le prisme du TER qu'il emprunte deux fois par jour. «On nous a promis des rames ultramodernes. L'année dernière, elles devaient arriver ; cette anné