Jean-Pierre Raffarin commence à pétocher. A une semaine du premier tour des cantonales et des régionales, le Premier ministre comprend que cette échéance pourrait bien sentir le roussi. En catastrophe, il a convoqué mardi à Matignon tous les ministres candidats pour une séance de motivation. La veille, ce sont les chargés de presse des membres du gouvernement qui étaient réunis par Dominique Ambiel, son conseiller en communication. Raffarin a beau jurer qu'aucune leçon nationale ne pourra être tirée de ces scrutins locaux, il sait bien qu'il sera rendu responsable si son camp essuie une défaite massive. Le Premier ministre pourrait même perdre son poste, surtout en cas d'échec de la droite en Poitou-Charentes. Ses conseillers lui prédisent au mieux un statu quo par rapport à 1998, au pire la perte d'au moins cinq régions. Le tableau noir comporte la Corse, le Languedoc-Roussillon, la Bourgogne, la Bretagne, le Poitou, donc, mais aussi deux régions sur lesquelles la gauche semble fonder moins d'espoirs : l'Auvergne de Giscard et la Franche-Comté, présidée par l'UMP Jean-François Humbert. Délibérément pessimiste, Matignon, qui envisage de nombreuses triangulaires, estime à une sur trois les chances de l'UMP de rafler l'Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, et à une sur quatre celles de gagner l'Aquitaine et le Nord-Pas-de-Calais.
A force de minimiser l'enjeu du scrutin, le Premier ministre s'est rendu compte qu'il risquait de démobiliser les électeurs de la majorité. Apr