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Libération

Au marché de l'Olive, Jospin ne voit que des huiles

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publié le 15 mars 2004 à 23h44

Une heure après «la tornade blanche». C'était hier matin au marché de l'Olive dans le quartier de la Chapelle, à Paris dans le XVIIIe arrondissement. Lionel Jospin, sa chevelure nivéenne, un aréopage d'éléphants gris (Delanoë, Vaillant, Estier, Huchon...), une escouade de gardes du corps en bleu et noir et une horde médiatique bigarrée viennent de traverser en un coup de vent dévastateur et électoral les 150 mètres de la petite rue. A une semaine du premier tour des régionales, l'opération était censée «booster la liste PS-Verts (d'Ile-de-France) qui en a bien besoin», selon une élue PS parisienne. Elle a surtout permis à Jospin de sortir une nouvelle fois de sa retraite anticipée. Et à Dominique Strauss-Kahn de dire, comme d'autres présidentiables du PS, qu'il «ne croit pas trop» au regain jospinien, hier sur Radio J.

«La retraite, la retraite !» Le calme est désormais revenu dans les étals. Et tout est déjà oublié. C'est l'heure de l'apéro au Bar du marché, situé entre le fleuriste chinois et la boulangère berbère. Comme souvent, Kamel, le patron, est derrière le bar et Younès en salle. C'est lui qui parle : «On n'a rien vu. C'est comme ça, les politiques : ils passent. Nous, on reste.»

Jospin, qui n'en finit pas de revenir, est juste «passé», effectivement. Impossible de l'approcher : trop entouré, trop choyé, trop courtisé. Impossible également pour lui de s'attarder : la droite a truffé le marché de mômes qui tractent depuis l'aube (100 euros la matinée !) pour Copé et d'