Menu
Libération
Interview

«Une urgence à dire, une envie de débattre»

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mars 2004 à 23h44

Pendant quinze jours, Libération interroge des Français touchés par la politique gouvernementale. Aujourd'hui, Laurent Le Vaguerèse, 54 ans, psychanalyste et responsable du site web oedipe.org

«J'ai un passé de vieux militant trotskiste, alors les hommes politiques actuels... On les voit venir à 300 kilomètres. La personnalité du Premier ministre ne me paraît pas déterminante. On voit bien que l'on assiste à la mise en place d'une politique libérale. Quand on voit comment ont été traités les dossiers de la recherche et celui des restaurateurs, c'est caricatural. Je ne personnalise pas, d'autant que je trouve Raffarin assez fade. C'est quelqu'un qui est bêtement au service de sa politique.

«Il ne faut pas croire que l'affaire de l'amendement Accoyer, qui entendait encadrer les psychothérapies, nous est tombée dessus comme ça. Cela fait près de quinze ans que se pose la question de l'organisation de cette profession et de notre rapport avec la politique et l'Etat. Cette question n'est pas saugrenue quand on se rappelle comment le milieu analytique s'est comporté depuis vingt ans. De façon suicidaire, avec ses exclusions, ses anathèmes, ses divisions.

«Aujourd'hui, tout le monde se focalise sur la psychanalyse, alors que c'est tout le champ de la santé psychique qui est atteint. En France, il y avait eu une particularité avec l'alliance de la psychiatrie et la psychanalyse, une alliance très féconde. Là, qu'est-ce qu'on voit ? Arriver à penser le malaise social en termes de défens