«Copieur !» Ambiance de cour de récré dans la campagne francilienne. Comme des gamins, les trois principaux candidats s'accusent mutuellement de pomper sur le programme du voisin. C'est dire s'il est délicat de distinguer les propositions originales des uns et des autres. Exemple : la future création de Bruitparif, organisme censé dresser la carte des nuisances sonores dans la région ­ sur le modèle d'Airparif, qui mesure la qualité de l'air. Fin janvier, Huchon (PS) a fait voter cette mesure par le conseil régional. Mais Copé (UMP) en revendique la paternité : «Rien n'a été fait de 1998 à 2004, et Huchon a lu cette proposition dans mon programme...» S'en est suivie une guerre de communiqués. Une course à l'échalote d'autant plus grotesque que le PS, l'UDF et l'UMP ont, de fait, quasiment «cogéré» la région durant six ans, Huchon n'y disposant que d'une majorité relative.

«Le président sortant pratique la politique du coucou, s'emporte Copé. Il se réveille sans avoir bossé et, comme les mauvais élèves, il copie sur le voisin !» Le porte-parole du gouvernement affirme que, sur la quinzaine de propositions avancées par Huchon, douze viennent de son programme. Il cite l'augmentation des apprentis, de 60 000 à 100 000, la création d'une agence foncière régionale, le doublement du nombre de logements étudiants ou encore l'instauration d'une carte orange à tarif unique... Entré le dernier en campagne, Santini (UDF) évoque, lui, 120 000 apprentis, la création d'un syndicat régional