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Le scrutin capitale

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La gauche veut conserver une présidence qui a valeur de symbole national.
publié le 16 mars 2004 à 23h47

«Huchon, président !» Même Lionel Jospin s'y est mis, dimanche, à Paris, lors d'une visite de soutien à Jean-Paul Huchon, président (PS) sortant de l'Ile-de-France. C'est dire si l'issue du scrutin francilien aura bel et bien une portée nationale. Une élection serrée avec, au bout, la réponse à une question d'importance : la gauche conservera-t-elle la région la plus riche et la plus peuplée du pays, qu'elle avait enlevée de justesse en 1998 ?

Cette victoire suffirait sans doute à la droite pour masquer d'éventuelles déconvenues en province. Pour conquérir l'Ile-de-France, le principal adversaire de Huchon, Jean-François Copé (UMP), n'a pas d'autre choix que d'assumer tant bien que mal son étiquette de porte-parole du gouvernement. Il avance dans l'ombre protectrice de Nicolas Sarkozy, écrit en gros le nom du ministre de l'Intérieur sur ses bulletins et promet de mettre des caméras de surveillance un peu partout. Une surenchère sécuritaire grâce à laquelle il espère devancer André Santini (UDF), dont l'entrée tardive en campagne a chamboulé la donne, et garder à distance Marine Le Pen (FN), qui, en prospérant sur le thème de l'«insécurité sociale», devrait provoquer une triangulaire au second tour.

Malgré l'incertitude du résultat, la campagne ne mobilise guère. Peut-être parce que les programmes des trois principaux candidats se ressemblent beaucoup (lire ci-contre). Sans doute aussi parce que les six millions d'électeurs franciliens ne perçoivent pas que la politique régiona