Arras, Douai, envoyée spéciale
Il faisait doux, hier soir, à Arras (Pas-de-Calais). Un temps à sortir les pancartes, les slogans et quelques gendarmes mobiles discrets. Jean-Pierre Raffarin a été accueilli par des sifflets. Ceux avec qui il était venu discuter le bout de gras petits patrons et artisans aussi. Sur le boulevard, un petit comité de 300 Verts, socialistes, syndicalistes et quelques pancartes laconiques : «Eduquons !». Sur l'estrade, Raffarin, le teint fatigué, navré, rentre le menton : «L'accueil n'a pas été très chaleureux. Le temps de la lutte des classes est dépassé.» Flatteur : «Ceux qui travaillent pour l'emploi doivent être respectés.» A ses côtés, Jean-Paul Delevoye, ministre de la Fonction publique et tête de liste UMP aux régionales en Nord-Pas-de-Calais. A ses côtés, surtout, un patron du bâtiment, un charpentier compagnon du devoir, un maître boulanger et une commerçante. Tous ont à se plaindre. De la réforme du régime de retraite des artisans. De l'emprise des énarques : «Dirigez-vous la France ou sont-ce les hauts fonctionnaires qui décident ?» De la difficulté à trouver du personnel, «attiré par les avantages des 35 heures dans les grandes surfaces». De la législation qui empêche les apprentis de moins de 16 ans de travailler de nuit, même en boulangerie, etc.
A Douai (Nord), un peu plus tard, le parc des expositions n'est pas plein. Mais sur l'estrade on ne compte plus les ministres. Tokia Saïfi (Développement durable), originaire d'Hautmont, n'