Jean-Pierre Chevènement est-il encore de gauche ? François Hollande, le premier secrétaire du PS, a vivement réagi après l'appel lancé, hier, par le Mouvement radical citoyen (MRC) de l'ex-ministre de l'Intérieur de Jospin à «voter blanc ou nul» dans les neuf régions où il n'est pas du tout représenté. «Si on est à gauche la question pourrait lui être posée , on ne vote pas blanc ou nul dans une élection de cette importance», a déclaré le patron du PS à l'AFP, lors d'un déplacement à Toulouse.
Hégémonique. En liste autonome en Bourgogne, allié aux socialistes dans sept autres (dont l'Ile-de-France et Paca), parfois présent sur des listes communes avec le PCF et/ou le PRG (en Alsace, Franche-Comté, Aquitaine, Lorraine), le MRC, dont l'ex-ministre de l'Intérieur est le président d'honneur, n'appelle donc pas à voter à gauche ailleurs.
En déplacement hier à Strasbourg, Chevènement a expliqué cette décision par l'«attitude hégémonique» du PS. Pour Jean-Luc Laurent, premier secrétaire national du parti, le MRC n'allait «pas appeler à voter pour des listes qui n'ont pas voulu de nous. C'est un principe de transparence». Et de rappeler que sa formation dispose d'adhérents dans les neuf régions concernées, et même de candidats aux cantonales, qui avaient besoin d'une consigne de vote. Pour le second tour, «on verra», indique Jean-Luc Laurent.
Au-delà de l'indifférence face à «cette mauvaise manière» du MRC, la décision des amis de Chevènement risque de conforter le sentiment persist