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Libération
TRIBUNE

Défense de rire!

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Réponse à un universitaire qui amalgame humoristes et fascistes.
par Guy BEDOS
publié le 18 mars 2004 à 23h49
(mis à jour le 18 mars 2004 à 23h49)

Dans une contribution aux pages Rebonds (Libération du 16 mars), un universitaire, Thomas Clerc, se livrait à une charge féroce contre ceux qui font profession d'amuser. «Loin d'être idéologiquement innocente», écrivait-il, la «blague» serait «un procédé éprouvé de la rhétorique fasciste pour faire rire le peuple aux dépens des autres, suspects par essence». Et il ajoutait : «Je déteste les humoristes professionnels précisément parce que j'aime l'humour, qui n'est jamais programmé.» Guy Bedos n'a pas trouvé ça drôle du tout et dit ci-contre son fait à Thomas Clerc.

Monsieur, J'ai pour principe de ne jamais polémiquer avec des personnes moins connues que moi. Encore qu'après avoir lu votre article «Vertiges de l'humour» je vous prédis une assez grande notoriété dans l'imbécillité triomphante. Pour peu que vous ajoutiez quelques prestations télévisées à la prose dont vous venez de nous gratifier, je crois que vous serez bientôt une proie assez appréciée par les chasseurs d'autographes.

Ainsi, vous êtes maître de conférences en littérature contemporaine et stylistique ! Mazette ! A décourager les parents de confier leurs jeunes gens à l'université !

En un temps où la folie meurtrière envahit la planète, où chacun craint pour sa peau et celle des siens sur le moindre quai de gare ou de métro, quelques jours après le carnage de Madrid, l'urgence, pour vous, serait donc de f