Marseille, de notre correspondant.
Jean-Pierre Raffarin l'a encore rappelé la semaine dernière, lors d'un meeting à Marseille : «Les Bouches-du-Rhône, c'est gagnable.» Le Premier ministre parlait des cantonales, élections peu médiatisées, mais stratégiques : avec 1,4 milliard d'euros, le budget du conseil général des Bouches-du-Rhône (CG13) dépasse à lui seul celui de la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur), qui fédère six départements. Et le département est détenu par la gauche depuis... soixante ans. «Un cas unique dans les collectivités françaises», déplore Bruno Genzana (UMP). Dans cette région de plus en plus unicolore (34 députés de droite sur 40), l'UMP a fait ses calculs : théoriquement, «c'est jouable», assure Claude Bertrand, le directeur de cabinet du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP).
«Tripatouillage». A priori, le rapport de force semble démesuré : 36 conseillers généraux de gauche, 15 de droite (plus 2 divers). L'écart est trompeur. Il suffit que la gauche cède 9 cantons à la droite pour que 2 élus étiquetés «divers», plus proches de l'UMP que du PS, fassent la différence. Deux élus parmi lesquels on risque de retrouver le maire de Marignane, Daniel Simonpieri, ex-FN, ex-MNR, dont le recyclage attendu permettrait à la droite de réaliser son rêve. Une perspective d'autant plus envisageable que 22 des 27 cantons renouvelables sont détenus par la gauche ! Et plusieurs lui étaient revenus en 1998 de façon inespérée par la magie du «vendredi noir», cont