Le profil
Le contraste est aussi saisissant qu'entre Allègre et Lang. Avec François Fillon, l'Education nationale hérite d'un politique, ex-benjamin de l'Assemblée nationale élu en 1981 en pleine vague rose, plusieurs fois ministre, réputé féru de dialogue social. L'anti-Ferry en apparence. Seul «défaut» mais il est de taille : son nom est associé à la réforme des retraites, dont l'adoption avait conduit à la généralisation du mouvement social du printemps dans l'éducation. L'homme ne débarque pas en terrain totalement inconnu : ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Balladur (1993-1995), il a déjà éprouvé les particularités de la maison, où il dispose de quelques réseaux il travaillait alors avec Maurice Quenet, actuel recteur de l'académie de Paris et éminence grise du gouvernement notamment en matière de nominations de recteurs. Chargé à l'époque d'en finir avec les tout jeunes IUFM créés par Jospin, il avait su modérer son projet. Il avait en revanche été au bout d'un projet de loi visant à rendre les universités plus autonomes, avant que le Conseil constitutionnel ne censure le texte. Ce qui lui avait évité un mouvement étudiant de plus : son ministère avait dû affronter plusieurs montées de fièvre sur les campus (réforme des IUT, «Smic Jeunes»...). Côté recherche, il ne sera pas dépaysé : le gouvernement Balladur avait gelé une partie des crédits, suscitant un mouvement de protestation décrit, à l'époque, comme inédit.
L'état des lieux
Le gouvernement Raffar