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Après les retraites, Fillon change de front

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Remaniement. Raffarin 3. Education et Recherche. Plombé par sa réforme, il entre dans une maison qu'il a déjà côtoyée.
publié le 1er avril 2004 à 0h04

Le profil

Le contraste est aussi saisissant qu'entre Allègre et Lang. Avec François Fillon, l'Education nationale hérite d'un politique, ex-benjamin de l'Assemblée nationale élu en 1981 en pleine vague rose, plusieurs fois ministre, réputé féru de dialogue social. L'anti-Ferry en apparence. Seul «défaut» ­ mais il est de taille ­ : son nom est associé à la réforme des retraites, dont l'adoption avait conduit à la généralisation du mouvement social du printemps dans l'éducation. L'homme ne débarque pas en terrain totalement inconnu : ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Balladur (1993-1995), il a déjà éprouvé les particularités de la maison, où il dispose de quelques réseaux ­ il travaillait alors avec Maurice Quenet, actuel recteur de l'académie de Paris et éminence grise du gouvernement notamment en matière de nominations de recteurs. Chargé à l'époque d'en finir avec les tout jeunes IUFM créés par Jospin, il avait su modérer son projet. Il avait en revanche été au bout d'un projet de loi visant à rendre les universités plus autonomes, avant que le Conseil constitutionnel ne censure le texte. Ce qui lui avait évité un mouvement étudiant de plus : son ministère avait dû affronter plusieurs montées de fièvre sur les campus (réforme des IUT, «Smic Jeunes»...). Côté recherche, il ne sera pas dépaysé : le gouvernement Balladur avait gelé une partie des crédits, suscitant un mouvement de protestation décrit, à l'époque, comme inédit.

L'état des lieux

Le gouvernement Raffar