Rectifier le tir ? Après avoir manqué leur cible électorale aux élections régionales, les directions nationales de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et de Lutte ouvrière (LO) se sont interrogées séparément, ce week-end et à huis clos, sur les raisons de leur échec commun. Les deux formations trotskistes totalisaient, à l'issue du scrutin de 1998, 24 conseillers régionaux sortants, elles n'en comptent désormais aucun. Ce qui ne les empêche pas de renouer leur Pacs électoral pour les élections européennes de juin. Elles mèneront campagne «contre l'Europe libérale» et un «non de gauche à la Constitution européenne». Sur les sept circonscriptions métropolitaines, il y aura quatre têtes de liste LCR (dont Olivier Besancenot en grande région Ile-de-France) et trois chefs de file LO.
En attendant, c'est «avec lucidité» que la LCR s'est efforcée d'analyser le dernier scrutin. Pour constater, selon Roseline Vaccheta, que «la gauche plurielle a bénéficié du rejet de la droite».
«Brutes épaisses».
Olivier Besancenot explique, lui, que les électeurs ont voté «pour le PS contre la droite comme ils s'étaient exprimés pour Chirac contre Le Pen» au 2e tour de la présidentielle de 2002. Ensuite, les responsables de la Ligue se sont engagés à «tout faire pour chasser ce gouvernement illégitime», composé de «brutes épaisses» (dixit Olivier Besancenot). Ils appellent toutes les formations et syndicats de gauche à un 1er Mai unitaire. C'est que «les deux gauches doivent débattre», explique