Tout fout le camp. Même le groupe UMP. La séance «cocooning» (discours + dîner à l'hôtel de Lassay) qu'a offerte aux députés, lundi soir, le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, n'aura pas suffi. Hier, dans leur grande majorité, les élus du «parti unique» se disaient, au choix, «démotivés», «démobilisés», «déprimés» ou «déçus». «Ça sent la fin de la législature», pronostiquait même un ancien centriste à l'issue de la réunion du groupe. Ça sent surtout la fin de l'unanimisme de façade qui a prévalu deux ans durant. Le prochain départ de Jacques Barrot pour la Commission européenne et son remplacement à la présidence du groupe devraient être l'occasion d'une belle foire d'empoigne entre les différentes sensibilités.
Formellement, l'élection n'est pas encore programmée. Elle devrait intervenir au cours de la première semaine de mai. Les déclarations de candidature seront enregistrées pendant la dernière semaine d'avril. La campagne, elle, a d'ores et déjà commencé entre les ex-RPR, qui sont les plus nombreux, les ex-centristes et les toujours libéraux (les plus faibles numériquement, mais pas les moins actifs). Sans compter les sarkozystes décidés à se compter après avoir été écartés du gouvernement (Libération du 2 avril).
Bernard Accoyer est le candidat «naturel» à la succession de Barrot. Deux ans durant, le député de Haute-Savoie a été le premier vice-président du groupe, celui qui faisait véritablement tourner la machine. Il était surtout le représentant des