Séditieux, les socialistes ? Ou juste un peu trop euphoriques ? Après la victoire du 28 mars, certains responsables du PS ont laissé entendre qu'ils pourraient ne pas appliquer la loi. Plus précisément celle qui a instauré le revenu minimum d'activité (RMA) versé par les conseils généraux aux employeurs et censé faciliter la réinsertion professionnelle des RMistes. Lors du conseil national du PS, François Hollande avait dénoncé ce dispositif «dangereux», susceptible selon lui de «déstabiliser l'ensemble des relations de travail dans les entreprises privées».
Lundi, le porte-parole du PS Julien Dray a embrayé en déclarant que les socialistes s'opposeraient «à la mise en place d'un certain nombre de mesures envisagées par le gouvernement». Et le député de l'Essonne de déclarer que si le RMA «consiste à fournir aux entreprises et au secteur privé dans son ensemble une main-d'oeuvre précarisée à bon marché, nous n'appliquerons pas cette mesure». Le président du conseil général des Landes, Henri Emmanuelli, avait salué cette prise de position «nette» du PS. Le leader du courant Nouveau Monde avait «dès l'adoption du projet de loi, il y a plusieurs mois, appelé à une prise de position ferme». Mais il avait à l'époque regretté «la réaction plus mitigée» de ses amis.
Julien Dray, lundi, avait précisé qu'il ne s'agissait pas «d'un refus d'appliquer la loi, le gouvernement restant libre de mettre en oeuvre cette mesure au niveau national». Malgré cette précaution, certains responsables