C'est une querelle en... refus d'héritage. Celui de la dette, dont ni la droite, ni la gauche ne veulent. En 2003, la dette publique de la France (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) atteint 1 000 milliards d'euros. Et hier à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy, ministre des Finances, et Didier Migaud, député socialiste, s'en sont renvoyé la responsabilité. Le député de l'Isère, qui demande un «audit» des finances publiques, rappelle le passage de Sarkozy au Budget entre 1993 et 1995, lorsque Balladur était à Matignon. La dette publique avait alors bondi de 39,6 % du PIB en 1992 à 48,4 % en 1994. «Calamiteux», avait déclaré Alain Juppé en 1995 quand il s'était installé à Matignon. Le ministre de l'Economie sort de ses gonds. «Votre question, c'est de la tartufferie !», s'exclame-t-il. «Depuis 1981, même si cela vous fait mal, jamais le budget de la France n'a été équilibré.» Avant d'ajouter : «Pendant cette période, les socialistes ont gouverné quinze ans ! Et M. Migaud vient nous donner des leçons !»
Nicolas Sarkozy pointe deux périodes noires «1981-1986» et «1988-1992» (sous des gouvernements de gauche), pendant lesquelles la dette a augmenté respectivement de «10 et de 20 points de PIB». Il retient notamment le dernier budget de «Pierre Bérégovoy paix à son âme», pour 1993, voté à 143 milliards de francs, largement dépassé. Le ministre omet de rappeler la grave récession de 1993.
En fait, à chaque crise, et quelle que soit le gouvernement, la France a creusé les déf