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Libération

Turquie dans l'UE : les chiraquiens font volte-face

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Ils revoient leur position sur l'adhésion, en contradiction avec le Président.
publié le 8 avril 2004 à 0h09

Comment limiter la casse électorale aux européennes de juin? Pour tenter d'éviter une nouvelle défaite après les régionales, l'UMP cherche à mettre au clair sa doctrine européenne pour ne pas se fâcher avec sa base, ses élus et laisser trop d'espace à l'UDF comme aux souverainistes. Ainsi, sur la question sensible de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le parti chiraquien a-t-il amorcé un virage complet lors de son bureau politique, mardi soir. A cette occasion, les dirigeants de l'UMP se sont prononcés à l'unanimité contre l'ouverture de négociations en décembre prochain avec la Turquie afin qu'elle rejoigne à terme l'Union européenne. Et hier, lors d'une conférence de presse, Alain Juppé a défendu une position de principe estimant que «les pays proches» de l'UE (dont la Turquie) «n'ont pas vocation à y entrer sous peine de la dénaturer». Jusqu'à présent, Alain Juppé avait toujours défendu un point de vue inverse, dans le droit-fil de la tradition gaulliste. Fervent partisan de l'adhésion de la Turquie, Jacques Chirac s'est toujours posé en avocat de sa candidature. Il est aujourd'hui en totale contradiction avec son propre parti.

«Alain Juppé a évolué dans son expression», explique Pierre Lequiller, président (UMP) de la délégation de l'Assemblée nationale pour l'UE. Les raisons de cette évolution relèvent d'abord de l'opportunisme politique, lié au contexte à droite. Le président de l'UMP, qui a annoncé son intention de conduire la campagne des européennes, a pr