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Libération

Désunion à droite sur la Turquie

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Contradiction avec le Président à propos de l'entrée du pays dans l'Union européenne.
publié le 9 avril 2004 à 0h10

Décalage ? Vous avez dit décalage ? Après le veto exprimé par l'UMP sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, l'Elysée et Matignon font mine de ne pas voir de divergences entre la position du parti qui soutient Jacques Chirac et celle de la France présidée par Jacques Chirac. Avec toute la langue de bois qui convient, le nouveau ministre des Affaires étrangères et ancien commissaire européen, Michel Barnier, a expliqué, hier, que la «ligne» de la France sur l'adhésion de la Turquie «reste la même», tout en concédant que «le gouvernement français est attentif à tout ce qui se dit dans le débat politique intérieur». «Aucun gouvernement, aucun ministre, n'a proposé en France d'interrompre ce dialogue» entre l'UE et la Turquie. Une phrase de nature à rassurer les Turcs. Mais pas à éclaircir le jeu confus que joue la majorité sur ce sujet.

Louvoiements. Le chef de l'Etat a toujours défendu la cause turque en Europe, s'inscrivant dans le droit fil de la promesse faite à la Turquie par de Gaulle et Adenauer en 1963 d'entrer un jour dans la Communauté européenne. Mais il n'est pas insensible aux sondages d'opinion, qui montrent que près de 70 % des Français y sont hostiles. D'où les louvoiements des derniers temps. Le 26 mars, le Président reconnaissait que les efforts de la Turquie «sont indiscutables», mais ajoutait : «Le problème est de savoir si ces efforts sont effectivement entrés dans les moeurs ou s'ils sont sur le point d'y entrer.» Il précisait enfin qu'il apparti