Roselyne Bachelot est ancienne ministre de l’Ecologie et du Développement durable, aujourd’hui conseillère régionale des Pays de la Loire. Pour Libération, elle revient sur son départ du gouvernement.
Quand avez-vous appris que vous ne feriez pas partie du nouveau gouvernement ?
Mercredi 31 mars en fin de matinée. C'est le Premier ministre qui m'a appelée pour me le dire. Comme il y avait un gros remaniement dans l'air, je me doutais que je pourrais être touchée.
Comment avez-vous pris cette nouvelle ?
Ce n'est jamais un bon moment. On ne va pas se payer de mots. Il y a un très joli film de Zabou Breitman, Se souvenir des belles choses. C'est ce que j'essaie de faire, me souvenir des belles choses.
Avez-vous ressenti un sentiment d'injustice ?
«C'est injuste, mais c'est comme ça. Il faut un changement.» C'est ce que m'ont dit Jean-Pierre Raffarin et Jacques Chirac. C'est une maigre consolation ! Je l'ai ressenti comme ça également.
Avez-vous eu l'impression d'être virée ?
Les deux raisons pour lesquelles on est généralement viré, c'est lorsqu'on a échoué à une élection ou si on a échoué dans la politique qui nous a été confiée. Sur le premier point, j'ai été la seule ministre à obtenir la majorité absolue dans mon département. C'est à croire que c'est cela qu'on ne m'a pas pardonné. Je plaisante, bien sûr... Sur le second point, j'ai la conviction de laisser un ministère apaisé.
En dépit des multiples polémiques à votre sujet, vous semblez contente de votre bilan...
Parfaitement. En d