Quel est le coût de la collecte des impôts en France ? Selon Jacques Chirac, interrogé le 1er avril, elle serait «quatre fois plus chère que dans les autres pays européens». Visiblement, Nicolas Sarkozy n'a pas les mêmes références. «Certes, c'est dans notre pays que la collecte est la plus chère», a-t-il précisé jeudi sur TF1, mais il compte rejoindre la «moyenne européenne d'ici 2007» grâce à la suppression de «5 000 postes» dans l'administration des impôts.
Sachant qu'environ 100 000 agents de Bercy participent au calcul et à la perception des impôts, le gain de productivité nécessaire selon Sarkozy est de seulement 5 %, alors que, pour Chirac, il faudrait diviser les effectifs par quatre. Le Président se référait à «un monsieur que je ne connaissais pas», en fait Jacques Marseille, professeur d'histoire à la Sorbonne et auteur d'un essai à succès, violemment antifonctionnaires (la Guerre des deux France, chez Plon). Habilement, Sarkozy n'a pas contredit le chef de l'Etat. En fait, le coût de collecte de l'impôt en France serait de 1,4 % de la masse taxée, et la moyenne européenne de 1,1 %.
Les gains de productivité ont commencé en 2000, sous Laurent Fabius. «Déjà, explique Vincent Drezet du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), nous sommes passés sous le niveau de l'Allemagne et de l'Italie.» De fait, le nouveau patron de Bercy semble s'inscrire dans la continuité de Francis Mer. Celui-ci avait programmé sur deux ans (2004-2005) une réduction de 1 865 postes à la Dir