Menu
Libération

Raffarin joue l'assiduité pour faire autorité

Article réservé aux abonnés
publié le 13 avril 2004 à 0h12

Faire cesser la grogne, reprendre la main. C'est l'obsession de Jean-Pierre Raffarin depuis la semaine dernière. Les jours qui ont suivi sa reconduction à Matignon lui ont laissé un goût amer. «Il est sur la jante, témoigne un de ses visiteurs. La carapace du Premier ministre s'est fendue. Il est profondément touché par la défaite, mais il a promis au Président qu'il tiendrait le coup.» La victoire de la gauche encore en travers de la gorge, il a dû avaler les commentaires moqueurs, voire méprisants de son camp. Les réunions du groupe UMP à l'Assemblée nationale ont été houleuses et son discours raté de politique générale a été critiqué par ses troupes. Sans parler de sa loi de décentralisation qui suscite la colère, à gauche comme à droite.

Même si Matignon veut croire que «les députés, déçus par les mauvais résultats électoraux, regrettent déjà d'avoir été si durs avec lui», le Premier ministre a saisi le message. «Il voit bien que ça tangue et on ne peut pas dire que ça le réjouit», confie un de ses proches.

Boîte de Pandore. Désormais, il se rendra le plus souvent possible aux réunions des groupes parlementaires pour montrer qu'il y a encore un pilote dans l'avion. «Le départ de Jacques Barrot de la tête des députés UMP a ouvert la boîte de Pandore, analyse l'un d'entre eux, tout le monde se lâche.» Afin de calmer les esprits, Raffarin compte multiplier les déjeuners et rencontres avec les élus. Plus qu'une urgence, c'est une nécessité : il sait qu'il ne devra lui manquer