Marseille, de notre correspondant.
Il y aurait eu de la neige sur la promenade des Anglais qu'on serait moins surpris : les 21 et 28 mars, Nice a voté majoritairement à gauche. «La première fois depuis cinquante ans !», s'inquiète le député UDF Rudy Salles. Pour les régionales, la liste Vauzelle a dominé les deux tours. Au second, elle a atteint 40,8 %, devant l'UMP-UDF Renaud Muselier (37,4 %) et le FN (21,8 %). Aux cantonales, les élus de gauche qui avaient gagné leur siège en partie grâce au «vendredi noir» de 1998 quand, dans plusieurs régions, droite et extrême droite s'étaient alliées l'ont conservé.
Vague rose, vote anti-Raffarin ? Pas seulement. Le local a beaucoup joué. La gauche niçoise, qui travaille d'arrache-pied depuis des années, grignote du terrain à chaque scrutin malgré ses dissensions. Elle va finir par y croire pour les municipales de 2007. Car c'est surtout contre le maire Jacques Peyrat (UMP, ex-FN) qu'on vote désormais. D'où des soubresauts dans son camp. Jérôme Rivière, député UMP, battu aux cantonales, attaque franco : «Il y a un énorme problème local avec Peyrat. Un rejet massif, rationnel et irrationnel, de sa politique. Quoi qu'il touche, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, les gens n'adhèrent plus.»
«Arrogance». Opposant notoire de Peyrat, Rudy Salles veut croire que «les Niçois ont voté à gauche par défaut. Nice n'est pas à gauche. Mais les Niçois votent contre Peyrat, contre une droite très dure et arrogante». Députée UMP, laminée aux cantonale