Menu
Libération

La décentralisation morcelle l'UMP

Article réservé aux abonnés
Le projet de loi contesté devrait être modifié au Sénat.
publié le 15 avril 2004 à 0h14

Le lâchage. A petits pas. Jean-Pierre Raffarin en avait été averti : une partie des députés de l'UMP a refusé d'approuver hier son texte sur le transfert de nouvelles compétences aux collectivités locales. Certains avaient prévenu qu'ils s'abstiendraient. Ils ont été 22 à mettre leur menace à exécution. 21 autres ont visiblement préféré vaquer à d'autres occupations au moment du scrutin. Alors que le groupe chiraquien compte quelque 360 membres, l'«acte II de la décentralisation» n'a recueilli hier que 307 voix contre 179 (PS, PCF et Verts). Le groupe UDF s'est abstenu.

Ces défections de l'UMP étaient prévisibles depuis une semaine. Pas encore remis de la débâcle aux régionales et aux cantonales, ces élus avaient pointé comme l'une des principales causes de l'échec les projets raffariniens en matière de décentralisation. Dans un premier temps, le Premier ministre avait convenu que le vote de la loi devait être repoussé. Pour ensuite juger qu'il était urgent de le mener à bien. Son acharnement a déplu. Malgré tout, le chef du gouvernement a fait semblant de comprendre le message des urnes.

Hier, lors d'une brève intervention devant les députés, Jean-Pierre Raffarin a tenté de rassurer sa majorité : il a promis qu'à l'occasion des futures navettes entre l'Assemblée et la Sénat le texte serait «enrichi», voire «éventuellement amélioré». Son «oeuvre de longue haleine», comme il dit, est donc loin d'être achevée. Son nouveau ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a eu beau