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Libération

Phase de dégel entre Raffarin et Bayrou

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Isolé comme jamais, le Premier ministre joue l'ouverture avec le centre.
publié le 15 avril 2004 à 0h14

Appelé au chevet d'un Premier ministre mal en point, François Bayrou est ressorti hier soir de Matignon avec ce qu'il était venu chercher : un accord de «partenariat» entre le gouvernement et l'UDF. «C'est un pas en avant. Il a fallu deux ans pour en arriver là, mais mieux vaut tard que jamais», a lancé le président de l'UDF à la sortie de Matignon. En recevant hier le leader centriste flanqué des deux présidents de groupes UDF au Parlement, Jean-Pierre Raffarin inaugurait une série de rencontres avec les chefs de parti. Objectif, selon un conseiller du Premier ministre : «Echanger des idées, sortir des logiques partisanes, écouter les propositions.» Avec, au menu, les grands dossiers du moment : assurance maladie, emploi, personnes âgées, décentralisation... L'autre motif inavoué de ces entretiens ­ qu'il faut évidemment «lier à la défaite des régionales», dit-on à Matignon ­ consiste à sortir Raffarin de son isolement politique.

La délégation centriste précédait de peu celle du PS, conduite par François Hollande, qui s'est vu proposer un «dialogue républicain». L'UDF, quant à elle, est ressortie sans grandes illusions. «Raffarin est en train de se noyer. Il tend la main à tout le monde», confiait hier un proche de Bayrou. Discrédité aux yeux de ses interlocuteurs, Raffarin n'a donc pas tiré grand-chose de son entrevue avec Bayrou.

Dans ces conditions, à quoi bon se revoir quinze jours seulement après une première rencontre qui avait vu le président de l'UDF refuser de rentre