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Libération

Casting européen au gré des courants

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Les spécialistes de l'Europe évincés au profit des équilibres de la rue de Solférino.
publié le 17 avril 2004 à 0h16

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

«La façon dont les listes ont été constituées est un pur scandale. C'est déshonorant pour le parti.» Ce hiérarque socialiste, qui requiert l'anonymat, prévoit que «ces gens ne mettront jamais les pieds à Strasbourg». De fait, la rue de Solférino s'est plus souciée des équilibres internes et de la nécessité de récompenser des affidés que de l'appétence de ses candidats pour la matière européenne.

Repêché. C'est ainsi que le député sortant Olivier Duhamel n'a pas été reconduit par le PS. Professeur de droit, il a pourtant joué un rôle clé au sein de la Convention qui a rédigé le projet de Constitution européenne. Quant à Gilles Savary, l'un des seuls socialistes français à se faire entendre au sein du Parlement en matière de transports et de services publics, son investiture restait vendredi incertaine. Même Michel Rocard, l'un des rares «sages» français au sein de l'Europarlement, n'a été repêché que d'extrême justesse à la suite d'une violente bataille interne.

En revanche, le PS n'a pas hésité, pour préserver les équilibres entre courants, à garder sur ses listes des sortants qui n'ont laissé aucune trace à Strasbourg. Au nom de la même logique, le parti recycle des battus du suffrage universel (Vincent Peillon ou Jean-Claude Cottignies) et envoie à Bruxelles ses premiers secrétaires des fédérations de l'Hérault, Robert Navarro, et des Bouches-du-Rhône, Guy Bono. Entre Strasbourg et Bruxelles, le parcours européen de ces nouveaux venus s