Pour faire taire les critiques sur sa décentralisation, Jean-Pierre Raffarin reçoit, aujourd'hui à Matignon, les 26 présidents de région dont 23 sont de gauche. Ce sont les élus PS qui ont réclamé et obtenu ce rendez-vous au lendemain de leur large victoire aux régionales. Le Premier ministre a très vite accepté. Son affaiblissement politique est tel qu'il pouvait difficilement refuser d'accueillir ces élus régionaux pour la plupart inconnus plébiscités dans les urnes les 21 et 28 mars. Mais depuis qu'il a donné son accord, aucun contact n'a été pris avec les présidents socialistes. «C'est ubuesque, dit un proche de Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France. Ce sont des sujets qu'il fallait travailler avant de se voir.» Résultat : le PS se rend à cette réunion «très remonté», mais... «sans illusions».
Revendication. En face, Raffarin n'entend pas satisfaire la principale revendication du PS : l'abandon du transfert des TOS (agents techniques) des lycées et collèges, qui doivent passer sous l'autorité des régions et départements au 1er janvier 2005. Plus de 90 000 fonctionnaires sont concernés. Pour la gauche, ce transfert massif, décidé sans aucune concertation, est dangereux à plus d'un titre. D'abord, «il casserait l'unité du service public de l'Education nationale», dit Martin Malvy (Midi-Pyrénées). Dans un même établissement, les enseignants resteraient fonctionnaires d'Etat tandis que les agents d'accueil, d'entretien ou de restauration également au