Menu
Libération

Rocard réapparaît dans le Sud-Est

Article réservé aux abonnés
Les listes PS pour le scrutin du 13 juin ménagent les différents courants.
publié le 19 avril 2004 à 0h16

La blague a vite circulé samedi matin une fois connue la composition des listes socialistes pour les européennes du 13 juin : «L'Olympique de Marseille rajeunit son recrutement.» C'est la promotion surprise de Michel Rocard, 74 ans, comme tête de liste de la grande région Sud-Est que commentaient de la sorte les plaisantins du PS. Numéro 3 sur la liste en Ile-de-France jusqu'à vendredi matin, le sort de l'ex-Premier ministre est longtemps resté incertain. Ses déclarations très critiques à l'égard de la direction du PS au moment de la réforme des retraites, puis sur les 35 heures, n'avaient pas été appréciées. François Hollande assure avoir décidé il y a trois mois «de tenir compte de son expérience». Mais en faire la locomotive socialiste face à Jean-Marie Le Pen relève d'un tour de passe-passe dont le patron du PS a le secret. En «roquant» Rocard, proche de Strauss-Kahn, il a sacrifié un autre ami de DSK, Bernard Soulage, vice-président du conseil régional de Rhône-Alpes, pour sauver la peau du député européen sortant Gilles Savary, proche de... Fabius. C'est une des données clés des listes composées ce week-end : Hollande a réussi à maintenir l'équilibre entre les deux présidentiables déclarés du PS sans renoncer à placer ses propres pions, notamment des responsables de grosses fédérations. Sans dépouiller les deux courants minoritaires, NPS et Nouveau Monde, de leurs deux éligibles respectifs.

L'équilibrisme de Hollande a tout de même fait des victimes. Catherine Trautmann