C'est le mistigri des finances publiques : qui paiera l'addition de la décentralisation ? Pour les socialistes, le gouvernement préparerait un vaste plan de défausse. Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, redoutait dans une interview aux Echos d'hier «une simple volonté de transfert des impôts de l'Etat vers les collectivités locales». La première décentralisation, menée par Gaston Defferre dans les années 80, s'était déjà traduite par un alourdissement de la charge des collectivités locales, avec l'entretien des lycées et collèges. Résultat : les collectivités territoriales assurent aujourd'hui 71 % des investissements publics.
Les transferts du paquet Raffarin sont d'une autre nature. Il s'agit de confier aux régions et aux départements 90 000 agents de l'Education nationale (les TOS, qui assurent l'entretien, la restauration, etc.). Or, les dépenses de personnels sont souvent inflationnistes. A titre d'exemple, le cas de l'Ile-de-France est souvent cité : le personnel de la région serait multiplié par dix ! Mais le conseil régional n'est absolument pas équipé en moyens pour gérer un tel effectif. Qui prendra en compte ce surcoût ? Autre crainte, les primes souvent plus élevées dans les collectivités locales que dans l'Education nationale. Lorsque les TOS voudront l'alignement (vers le haut) de leurs rémunérations, qui paiera ?
Des questions d'autant plus pressantes que le financement avancé du côté du gouvernement n'est toujours pas clair. La loi organique su