Ils sont venus, ils ont été reçus, et ils sont repartis, déçus. Arrivés en rangs serrés, sur le coup de 16 heures, en provenance du conseil régional d'Ile-de-France où ils venaient de déjeuner, les 22 présidents de région de gauche (seul Georges Frêche, Languedoc-Roussillon, manquait à l'appel) ont quitté une heure et quart plus tard fort marris l'annexe de Matignon où les accueillait Jean-Pierre Raffarin. Mise en scène finale d'un affrontement poli entre une démonstration de force d'un côté et le souci d'affecter un semblant d'ouverture de l'autre.
Les nouveaux barons du PS avaient mis la barre très haut : ils exigeaient, comme «préalable», l'annulation du transfert des 95 000 personnels non enseignants (TOS). Raffarin ne pliant pas, ils ont levé le camp pour que «le Premier ministre prenne toute la mesure de ce que les Français ont dit dans les urnes par rapport à la défense du service public», selon les mots de Ségolène Royal (Poitou-Charentes, lire page 34). Pas du tout, «c'est moi qui ai mis un terme à la réunion !», a tenu à faire savoir Raffarin.. Des enfantillages pour ponctuer un dialogue de sourds entre un homme affaibli par les élections et ceux que le PS est tenté d'instituer en «contre-pouvoir», le tout sous le regard d'une poignée de figurants : les deux rescapés de la débâcle UMP, Adrien Zeller (Alsace) et Camille de Rocca Serra (Corse), trois ministres (Copé, Robien et Henri Cuq).. et l'indépendantiste martiniquais, Alfred Marie-Jeanne.
Promu porte-parole par s