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Libération

Nicolas Sarkozy met les ministres à la diète

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publié le 21 avril 2004 à 0h17

Nicolas Sarkozy a effectué hier son premier véritable acte de ministre des Finances, en envoyant à tous ses collègues une sèche lettre leur annonçant une mauvaise nouvelle pourtant attendue : le gel des crédits, baptisé «réserve de précaution». La somme est rondelette : 4 milliards d'euros de crédits votés par le Parlement pour 2004, et 3 milliards de crédits non consommés en 2003, dits «crédits de reports». Total, 7 milliards. Objectif du ministre selon sa missive : faire en sorte «de ne pas dépenser un euro de plus que le montant voté par la représentation nationale», soit 283,7 milliards d'euros, tout en faisant face «aux dépenses nouvelles déjà engagées» et être capable de «financer les besoins nouveaux que justifieraient des aléas éventuels». Sans lui faire référence, Nicolas Sarkozy reprend le dossier tel que préparé par Alain Lambert avant son départ du gouvernement.

Chantiers préservés. Mais cette fois-ci aucun des domaines traditionnellement sanctuarisés ­ défense, sécurité, justice ­ n'est à l'abri des coups de ciseaux. Au contraire, la «contribution» de chaque ministère, avertit le ministre ­ conjointement avec Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat au Budget ­, «a été déterminée sur une base homogène et réaliste». Ce qui signifie, explique Gilles Carrez, rapporteur général (UMP) du budget à l'Assemblée, «que tout le monde est concerné, au prorata des crédits». Ce sont donc les gros qui paieront le plus : Education nationale, Défense, Intérieur, Affaires sociales..