Jean-Pierre Raffarin a rendu hier un jugement de Salomon, dans la dispute qui oppose Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie. Le ministre des Finances cherche à imposer à sa collègue de la Défense une réserve de précaution de 1 milliard d'euros sur les 41,5 de son budget, le deuxième de l'Etat. Et surtout que cette réserve soit utilisée pour financer les opérations extérieures (opex), en Afghanistan, Kosovo ou Côte-d'Ivoire (Libération d'hier). Les opex représentent un coût évalué à 531 millions d'euros par les armées, plutôt 800 pour Bercy.
«Approfondi». Hier, le Premier ministre a tranché : il y aura bien un gel de 1 milliard, mais pour les opex, on verra plus tard. Et de demander à ses ministres d'en rediscuter. Cette position a été notifiée par un communiqué en bonne et due forme de Matignon, diffusé dans l'après-midi : «S'agissant du ministère de la Défense, les mises en réserve de crédits envisagées [...] donneront lieu à une discussion approfondie entre les services du ministère des Finances et de la Défense, avant toute décision gouvernementale.» Traduction de l'entourage de Jean-Pierre Raffarin : «La mise en réserve de 1 milliard est bien décidée, mais pour les opex, il n'y a pas lieu de trancher tout de suite.»
Dans ce cas, Nicolas Sarkozy n'obtiendrait pas la victoire symbolique qu'il escompte : montrer qu'il est capable de faire plier les armées, là où Francis Mer et Alain Lambert avaient échoué, et asseoir sa suprématie sur l'ensemble du gouvernement. Les armées s