Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani ont d'assez bonnes raisons de se représenter, tant le parlement européen les a soutenus contre vents et marées depuis cinq ans. Et pourrait les soutenir encore. Selon la commission juridique de l'Assemblée de Strasbourg, les deux élus souverainistes auraient été victimes, en France, d'un «fumus persécutions», c'est-à-dire de «poursuites à caractère tendancieux», dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola. En février 2002, le Parlement européen a donc rejeté les demandes de levée d'immunité parlementaire les concernant. Les soupçons judiciaires portent pourtant sur le financement de la campagne européenne de la liste RPF, en juin 1999, par le marchand d'armes Pierre Falcone. Dans un document saisi, Falcone mentionnait «l'avance de 450 000 dollars» et le versement éventuel d'un million de dollars supplémentaires à «Robert». Ce prénom étant, selon les enquêteurs, le nom de code de Marchiani, ou, selon Falcone, celui de ses amis. En 2003, le juge a adressé au Parlement européen un récapitulatif des recels présumés de Marchiani dans l'affaire angolaise : 3,7 millions de dollars et 3,2 millions de francs. En décembre 2003, le Parlement a été saisi de deux nouveaux dossiers Marchiani : des commissions reçues sur ses comptes personnels en Suisse, alors qu'il était préfet de la République. Le juge a eu beau rappeler le rôle de l'Europe dans l'évolution de la législation anticorruption, les eurodéputés ont refusé de lever l'immunité parlement
Pasqua et Marchiani: un abri européen
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par Karl LASKE
publié le 23 avril 2004 à 0h19
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