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Libération

Strasbourg: des souverainistes au régime miettes

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publié le 23 avril 2004 à 0h19

Strasbourg (UE) envoyé spécial

Le souverainisme à Strasbourg, c'est d'abord une table. Elle est stratégiquement située, à l'entrée du restaurant des parlementaires, tout près du plantureux buffet : tout le monde passe devant, on salue, on apostrophe, on échange quelques bons mots. Lors des déjeuners, pendant les sessions plénières, on est sûr d'y trouver les députés souverainistes. C'est le moment où ils existent, où le souverainisme a une apparence, celle d'une poignée d'élus perdue dans un Parlement acquis à la cause communautaire. Car, pour le reste, c'est la débandade. «Ils n'ont aucune influence au Parlement, note un fonctionnaire. Ils sont trop individualistes.» «On s'est appliqué le souverainisme à nous-mêmes», se marre William Abitbol. Au mieux, «on est un poil à gratter et des diffuseurs d'informations», admet Paul-Marie Coûteaux. Et personne ne donne très cher de leur peau à la veille des élections européennes du 13 juin puisque, cette fois, les souverainistes français iront au combat divisés.

Raclée. Cinq ans après, la marche triomphale de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers s'est terminée dans une impasse. Qui se souvient qu'en juin 1999, ces deux opposants au traité de Maastricht avaient fichu une raclée aux autres listes de droite : 13,5 % des voix et treize élus (sur 87) contre 12,82 % à la liste RPR-DL menée par Sarkozy et 9,28 % à l'UDF? Mais les ambitions contrariées sont passées par là. Et le Rassemblement pour la France (RPF) n'a pas survécu aux fâche