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Libération

4 h du mat, une voiture s'arrête..

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Le délit reproché à Ambiel est passible de trois ans de prison.
publié le 24 avril 2004 à 0h20

«Cette affaire ne se résume pas à parole contre parole.» Selon l'analyse d'une source judiciaire, Dominique Ambiel peut redouter le procès du 7 juin (lire ci-contre). L'ex-conseiller de Jean-Pierre Raffarin est poursuivi par le parquet de Paris après avoir été interpellé, mardi vers 4 heures du matin, en compagnie d'une prostituée roumaine âgée de 17 ans.

Planque. N'était le profil du client, l'histoire serait assez banale. Cette nuit-là, comme souvent, des policiers d'une unité spécialisée dans la lutte contre le racolage ­ l'Usit, créée par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la loi sur la sécurité intérieure de 2003 ­ patrouillent dans les environs du bois de Boulogne, à Paris. Avenue des Ternes, ils repèrent une jeune femme sur le trottoir. Les policiers planquent, observent le va-et-vient des voitures qui stoppent devant la prostituée. Plusieurs véhicules repartent. Une voiture s'arrête et, après une brève conversation, la prostituée y monte. Les policiers interviennent. Le client est Dominique Ambiel. Si les policiers l'ignoraient, le conseiller de Matignon se charge de le leur rappeler. Selon le rapport de police, il sort ses papiers officiels, tente d'intimider les agents («Messieurs, votre carrière est terminée», «La loi, c'est moi qui l'ai faite»), demande leur numéro de matricule, relève leur plaque d'immatriculation. Dominique Ambiel affirme alors qu'il a pris la jeune femme en stop. Les policiers, qui estiment leur procédure solide, le laissent repartir. La jeune fe