Ajaccio envoyé spécial
La journée, pourtant grise, a commencé vendredi à Ajaccio (Corse-du-Sud) par une opération charme sur le cours Napoléon. Dominique de Villepin a remonté l'artère principale de la ville en distribuant force poignées de main et compliments, sans jamais se départir de son sourire hollywoodien. Alors qu'il avait atterri quelques minutes plus tôt, le ministre de l'Intérieur, qui faisait sa première visite ès qualités sur l'île, s'est arrêté rue du Colonel-Colonna-d'Ornano pour déposer une gerbe là où le préfet Claude Erignac a été assassiné, le 6 février 1998. Mais l'ancien conseiller de l'Elysée a visiblement hâte de sacrifier à son premier bain de foule. Dans les boutiques, sur les étals du «petit marché», il trouve tout «super», «merveilleux». Entre des oignons et des carottes, il confie que «c'est la plus belle journée» depuis sa nomination place Beauvau. Au charcutier qui lui tend quelques rondelles de saucisse, il sort un chiraquien : «Bravo ! Continuez ! Vous êtes le plus heureux, là !» Puis attrape un citron et le trouve «formidable !».
«Classe !» Reste quand même un petit déficit de notoriété. «Merci d'être venu, monsieur de Robien», lui avoue, toute vibrante, une ménagère. Même ça, il trouve génial : «Non, moi, c'est Villepin, ah ah !» Quand, enfin, entouré du maire Simon Renucci, du préfet et des cameramen, il déboule devant le patron d'un bar «natio» qui lui lâche un aigre : «Hé, on veut pas de casseur ici», son inoxydable sourire ne défaille poin