Le repos n'a pas été réparateur. Après une semaine de vacances parlementaires, les 364 députés UMP retrouvent aujourd'hui le chemin de l'hémicycle jusqu'à fin juillet pour une session extraordinaire. La défaite toujours pas avalée, l'absence de changement de cap gouvernemental encore incomprise, les parlementaires sont toujours au choix : «en colère», «angoissés», «dépités», «désabusés», «moroses» ou «énervés». «Une drôle d'ambiance», résume Nathalie Kosciusko-Morizet. La députée de l'Essonne l'explique par cet «entre-deux électoral». Entre les régionales du 28 mars et les européennes du 13 juin. «Une période vraiment pas simple, insiste-t-elle. Pendant laquelle, les choses flottent.» Et où le gouvernement Raffarin 3 se sait en sursis.
C'est pourquoi certains députés osent désormais l'ouvrir. «De ce point de vue, la défaite aux élections régionales et cantonales a été bienvenue, estime un chiraquien du Sud-Est. Le gouvernement et l'UMP nous ont plantés. Fini le temps des godillots !» «Après les derniers événements, ils ne peuvent plus caporaliser les députés», se réjouit Dominique Paillé (Deux-Sèvres). Cet ancien centriste pronostique «des expressions diverses sur de nombreux textes». Comme ce fut le cas dès le 7 avril autour du projet de loi sur la décentralisation (Libération du 8 avril). A ce sujet, le même Paillé assure que ses collègues ont fini par voter ce texte cher à Raffarin parce que «tout le monde sait qu'il n'y aura plus de deuxième lecture. Si on change de Pre